Alors que tous les sondages prédisaient la victoire au premier tour, Manuel Valls était très déçu de seconde place qu’il a obtenue lors du premier tour à la primaire socialiste. Pourtant, il croit encore à sa victoire et revient à la charge afin de mobiliser son camp.
Démuni du soutien d’Arnaud Montebourg qui a fait pratiquement 18%, Manuel Valls sait désormais qu’il ne peut compter que sur la mobilisation de ses partisans abstentionnistes.
C'est dans ce climat tendu que les deux hommes ont fait leur dernier débat télévisé mercredi soir. Contrairement à ce qui est était attendu, les deux hommes ne se sont pas affronter directement mais en clairement afficher leur désaccord aussi bien sur les sujets de la société que sur le plan économique.
Pourtant depuis quelques jours, les relations n’étaient pas au beau fixe entre les deux prétendants à la candidature. Ainsi, Manuel Valls était le premier à s’en prendre à Benoit Hamon sur son thème favori qui est la laïcité. Pour Manuel Valls, la position de Benoit Hamon est non seulement ambiguë mais aussi mène vers un communautarisme. Pour Valls il n’y a pas de doute : "il est le seul apte à lutter contre un Islam radical."
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que les proches de Manuel Valls continuent dans ce sens. Ainsi Malek Boutih, déclarait dans le quotidien 20 Minutes que "Benoît Hamon est en résonance avec une frange islamo-gauchiste et fait un appel du pied électoral." Alors que jusqu’à présent, seule la droite utilisait ce terme, désormais, une partie de la gauche aussi se l’approprie.
Les attaques contre Benoît Hamon ne s’arrêtaient pas là. Ainsi le journal Libération rapporte les propos suivant "Benoit Hamon est le candidat des frères musulmans." d’un ancien ministre sous couvert d’anonymat.
De son côté, l’entourage de Benoit Hamon a réagi aux attaques de Manuel Valls. Lors d'une conférence de presse, Mathieu Hanotin, directeur de campagne, déclare que la vision de la laïcité de Benoit Hamon "est celle d’Aristide Briand, celle qui permet le vivre ensemble"
Contrairement à Manuel Valls, Benoit Hamon déplorait la stigmatisation des musulmans au nom de la laïcité. Bien avant les primaires et l'annonce de l'abandon de la candidature de Hollande, l'été dernier sur la radio RTL il avait appelé à "arrêter de faire de l'islam un problème de la République."
Pour le sociologue et chercheur sur les questions de l’Islam Nabil Ennasri estime que "cette sortie montre la fin de Valls qui coïncide avec la chute de Hollande : celle-ci marque la fin de la gauche de gouvernement regroupé autour du PS. La gauche va désormais se réinventer en dehors du PS qui semble vivre ces derniers moments."
Ces thèmes sont revenus pendant le débat télévisé. Benoit Hamon s’est plaint "du procès d'intention" intenté contre lui. "Chaque fois qu'un dogme, a imposé ses convictions aux autres, je le combats. Mais quand une femme veut porter librement le voile islamique, il en existe ; au nom de la loi de 1905, elle est libre de le faire" a voulu précisé.
Lors du débat, Hamon a répété que sa vision de la laïcité était celle d'Aristide Briand. De son côté, Manuel Valls, quant à lui a dit que celle de lui était celle "de Caroline Fourest, d'Elisabeth Badinter". Ces deux femmes estiment qu'il n'y a pas de femmes libres avec le voile et qu'elles sont uniquement forcées de la porter.
C'est ainsi que Manuel Valls s'est défini en la faveur de ces femmes opprimées selon lui : "Notre rôle, c'est de ne jamais de stigmatiser. Mais c'est de dire à ces femmes et ces jeunes filles, qui vivent cet ordre machiste que nous sommes là pour les aider à s'émanciper."
Pour l'islamologue, Yanis Mahil, nous confie que Manuel Valls a un objectif précis: " Il polarise, il manipule, et tente de nous faire oublier son bilan catastrophique en tant que premier ministre."
L'attitude de Manuel Valls inquiète énormément les musulmans de France. Pour l'islamologue, Yanis Mahil, Manuel Valls " n'a pas la stature d'un chef d'État qui se doit d'être responsable et rassembleur."
Manuel Valls obsédé par l'Islam
Dans la plus part de ses discours, Manuel Valls reprend pratiquement à chaque fois les thèmes de la laïcité et de l'Islam. Yanis Mahil affirme que Valls " met son obsession anti islam au cœur des primaires pour encore ajouter de l'amalgame et de la tension."
Il estime que ses propos vont même très loin dans «l'islamo paranoïa» avec "des accusations de liens avec l'islam radicale à l'encontre de ses adversaires politiques et des accusations ambiguïtés contre tous ceux qui refusent la surenchère."
Cette politique de surenchère peut-elle être payante? En tout cas, Mahil est "triste de voir un visage piètre de la politique." Pour lui il n'y a pas de doute. "Certains sont prêts à tout pour le pouvoir y compris diviser les français et attiser les haines" conclut-il.
Dimanche, lors de second tour, le taux de participation va être décisif tout aussi bien que le score du gagnant.
En effet, Benoit Hamon lui-même avait déclaré sur France Inter le 18 janvier dernier que le taux de participation était crucial. Ainsi, il avait affirmé « S’il y a peu de participants à cette primaire la légitimité du vainqueur sera faible. S’il y a beaucoup de participants, elle sera indiscutable. »
Lors du premier le tour, la participation avait été mitigée d'autant plus que le chiffre exact n'a pu être communiqué que quelques jours plus tard. Dorénavant, c'est la baisse ou la hausse qui va être scrutée à la lettre inévitablement.
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